L'avenue du Cristal fait une grande boucle longeant le périphérique tout près du pont de la Jonelière. Pour y accéder, il faut, depuis quelques mois, faire un grand détour par la rue des Renaudières, descendre vers l'Erdre, et remonter vers le Port-Durand. À peine une dizaine de mètres séparent le chantier de la future ligne tram-train des premières maisons.

« Ici, le quartier a une trentaine d'années. Nous attendons maintenant avec appréhension la mise en service de la ligne prévue pour le début 2013, avec 46 allers-retours quotidiens », confie Philippe Prével. Il a pris la tête, il y a déjà un an, d'une fronde de riverains qui redoute le surcroît de nuisances sonores.

Autour de lui, René Maumet, André Bureau et Robert Jouan sont sur la même longueur d'onde. « Depuis longtemps, notre syndic alerte les pouvoirs publics sur les méfaits du bruit. Là, nous devons passer à la vitesse supérieure en montant un collectif rassemblant les associations voisines du Port-Durand et des Hauts-de-l'Erdre. Tous sont concernés par le bruit continu engendré par le passage des quelque 80 000 voitures par jour sur le périphérique. »

Pour s'en rendre compte, nul besoin de sortir, il suffit d'ouvrir la fenêtre. « C'est devenu encore plus flagrant depuis que les arbres qui faisaient diffraction ont été abattus pour l'aménagement de la voie ferrée », regrette Philippe Prével.

Dans un épais dossier, il a consigné les courriers envoyés ou retournés par l'ensemble des acteurs concernés. « Nous sommes allés jusqu'à écrire au président de la République et au premier ministre qui se sont retournés vers le préfet pour nous répondre. Des réponses toujours très décevantes, peu importe d'où elles viennent. Que ce soit de Nantes Métropole, de la Région, de Réseau Ferré de France ou de la Tan. Les dernières mesures de bruit sur lesquelles on se base datent de 2006. Pour nous, c'est une malhonnêteté intellectuelle puisque les autorités nient l'augmentation du trafic. »

Qu'en sera-t-il avec l'arrivée du tram-train ? Et plus tard encore avec l'interconnexion des lignes ? « Les rames passeront à moins de dix mètres des chambres à coucher des maisons les plus proches. Mais, ce sont plusieurs centaines de familles qui sont concernées. On a l'impression que les responsables se renvoient la balle. Et pourtant des solutions existent », conclut Philippe Prével.

Le dossier est à retrouver sur http://nantes-erdre.fr