Arbres abattus : des riverains nantais en colère

Encore une affaire de défense de l'environnement et du cadre de vie. Ces derniers temps à Nantes, cela se multiplie. Cette fois, ce sont les riverains de la Bottière qui pointent du doigt l'abattage d'arbres dans le cadre des travaux du tram-train (ligne Nantes-Chateaubriant) menés par RFF, Réseau ferré de France. « Déjà en janvier, les élagueurs missionnés par RFF ont coupé des dizaines d'arbre, dont des chênes », accusent les riverains. Ces citoyens se disent choqués par la suppression d'une végétation qui donne un air de campagne à la rue du Pré-Hervé. Et ils comprennent d'autant moins que lors de l'enquête publique préalable sur le projet de la ligne train-tram entre Nantes et Châteaubriant, il était fait état de « la préservation des boisements. Il était question d'élagage mais pas d'abattre en masse ».

Dégâts écologiques

Aujourd'hui, les riverains craignent une nouvelle campagne d'abattage d'arbres en juin prochain. Ils contestent aussi la mise à deux fois deux voies de la ligne ferroviaire à hauteur de la Bottière. Ce qui nécessite pour renforcer le talus, la construction, sur 700 m de long, d'un mur en béton surmonté par une grille de deux mètres. « Nous sommes très inquiets des dégâts écologiques en plein éco-quartiers », affirment les habitants et l'association du domaine de Paridis. Une pétition circule actuellement, dans laquelle les riverains réclament aussi des mesures antibruit et la création d'une piste cyclable sur la rue du Pré-Hervé. « Nous sommes en lien avec les représentants de la ville de Nantes. »

La ligne ferroviaire Nantes-Chateaubriant doit rouvrir sur 64 km en 2013. Pour l'instant, les travaux ont surtout concerné Nantes. Avec notamment la construction d'un atelier de maintenance et l'ouverture de deux voies en gare de Nantes, dédiées au tram-train.

Contraintes d'exploitation

« Les élagages et l'abattage des arbres sont faits pour répondre aux contraintes d'exploitation », se défend RFF. « L'aménagement de deux voies nécessite un élargissement de la plate-forme ferroviaire. Nous sommes conscients des contraintes », souligne Patrick Lahaye de RFF. « Nous travaillons en concertation avec les riverains et dans la plus grande transparence. » Une réunion est d'ailleurs prévue le 31 mars. Et aussi : « On va regarder pour la partie qui n'a pas encore été coupée, si des arbres peuvent être épargnés. ». RFF affirme aussi qu'une fois les travaux effectués, il y aura des plantations.

La mobilisation des riverains intervient alors que les affaires de défense de l'environnement se multiplient à Nantes. Bien entendu, à chaque fois, le contexte est particulier. Et la plupart du temps, (notamment dans les quartiers de Talensac, Saint-Clément ou La Pilotière), les citoyens s'opposent à des constructions trop importantes, à leurs yeux, sur des zones vertes. Mais tous ces dossiers ont bien pour point commun, une vigilance accrue des citoyens quand on touche à leur cadre de vie. Voilà bien la preuve que la place de la végétation à Nantes passionne.