12/10/2012 - Les Echos - Le périphérique nantais tente d'échapper à la saturation

Le périphérique nantais tente d'échapper à la saturation

Par Emmanuel Guimard | 12/10/2012 | 07:0

 

Nantes a adapté, selon les tronçons, la vitesse de son périphérique. Des expériences sur les décélérations d'accès vont être tentées. L'agglomération demande une réduction à 60-70 km/h en fonction de l'intensité du trafic.

La gestion du périphérique nantais, le plus long de France après celui de Bordeaux, est un casse-tête dont l'Etat a pleinement hérité en 2005. La Communauté urbaine de Nantes lui avait alors rétrocédé le tronçon qui lui appartenait. Rares sont les semaines ou ce ruban de 43 kilomètres, à deux fois deux voies, n'est pas encombré aux heures de pointe, surtout aux entrées de la ville. Le trafic dépasse les 110.000 véhicules par jour sur certains tronçons. La situation devient régulièrement critique sur la partie nord du périphérique qui se restreint à deux voix et, de surcroît, quand les inondations hivernales s'en mêlent.

 

Très tôt, dès 1998, le périphérique nantais a été limité à 90 km/h, contre 110 km/h. En fonction de l'étroitesse de la voie, de l'histoire, des virages ou de l'état de la chaussée, la vitesse a ensuite été fixée sur certaines parties à 70 km/h. Et certains demandent à ce que l'on aille plus loin. « Nous préconisons depuis longtemps une réduction de la vitesse à 60 voire 70 km/h sur de nouvelles portions quand l'intensité du trafic augmente. C'est le meilleur moyen d'un écoulement optimal de la circulation. Nous sommes aussi sollicités par de nombreuses associations de riverains pour le bruit. Mais une telle mesure se confronte à des obstacles réglementaires », affirme Jean-François Retière, vice-président de Nantes Métropole chargé de la circulation.

 

« Il n'y a pas de réponse toute faites», note Frédéric Lechelon, directeur interdépartemental des routes de l'Ouest. « De 90 à 70 km/h, le gain en matière de pollution n'est pas évident. Il n'est pas non plus très ressenti en matière de bruit en journée. Et, sur les portions très roulables, cela pose la question du respect des limitations, hors pic, avec l'implantation de radars pour un gain peu sensible. »

 

« Réguler en amont »

Pour le dirigeant, « l'enjeu serait plutôt de réguler la vitesse en amont ». Il s'agit d'adapter la vitesse suffisamment longtemps avant l'entrée sur le périphérique, afin de créer de la fluidité lors de l'entrée. D'autres solutions seront explorées, dont le traitement de certaines entrées de ville ou même l'occupation temporaire des bandes d'arrêt d'urgence.

Depuis 2002, 24 millions d'euros de travaux ont été programmés sur le périphérique via le programme de modernisation des itinéraires routiers et le contrat de projet Etat-région. La dernière phase, en cours, porte sur l'équipement en dispositifs de surveillance dynamique : caméras, comptage, panneaux à messages variables, affichage de temps de parcours... Le périphérique nantais a longtemps souffert de ne pas disposer de tels instruments de régulation.

Emmanuel Guimard, Les Echos

CORRESPONDANT À NANTES