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Contre le bruit, le collectif monte d'un ton - Nantes

vendredi 24 février 2012


De gauche à droite : Philippe Prével, Robert Jouan et Bernard Roland sont membres du collectif anti-bruit Nantes-Erdre.

 

Excédés par les nuisances sonores, les riverains du quartier Nantes-Erdre, à proximité du périphérique et du futur tram-train, se mobilisent. Ils veulent faire entendre leurs voix.

La coupe est pleine. Le collectif anti-bruit Nantes-Erdre (1) compte bien se faire entendre.

Ses membres viennent d'adresser un courrier aux candidats à la présidence de la République, les invitant à placer la lutte contre le bruit au coeur de leurs programmes.

 

Nerfs à vifs

 

Cheval de bataille du collectif : les nuisances sonores du périphérique et, celles, à venir, du tram-train et de la connexion des lignes 1 et 2 du tramway. Les riverains ont les nerfs à vif.

 

Dans sa maison avenue du Cristal, Philippe Prével se promène avec un sonomètre, cet appareil pour mesurer les décibels. Quand on s'installe dans son salon coquet, on ne comprend pas tout de suite son exaspération. Mais dès qu'il ouvre la porte donnant sur son jardin, le sonomètre monte dans les tours !

Sur la terrasse, Philippe Prével continue la démonstration. « 61, 63 décibels et il n'est que 14 h, s'exclame-t-il. Et sans vent portant aujourd'hui.On en vient à aimer les bouchons qui ralentissent les véhicules sur le périph ! » Sa compagne, Isabelle Cochen, acquiesce.

 

Et l'arrivée du tram-train l'inquiète. Au premier trimestre 2013, les engins de chantier laisseront la place au trafic ferroviaire sur la ligne Nantes-Châteaubriant. « Tous les bruits s'accumulent ici, c'est la particularité du quartier : circulation, travaux, et bientôt les 46 allers-retours quotidiens du tram-train. L'été, on ne peut pas dormir les fenêtres ouvertes. » Se souciant des effets néfastes de cette pollution sonore sur la santé, elle ajoute: « Il faut vraiment agir. Le bruit est une vraie source de stress. Certains voisins sont au bord du pétage de plomb. »

 

Des écrans acoustiques

 

Robert Jouan, membre du collectif, n'en est pas encore là. Il habite, lui aussi, l'avenue du Cristal, à un jet de pierre de Philippe et Isabelle. Sa maison fait face au futur tram-train. De son pas-de-porte, les véhicules qui empruntent le périphérique se font aussi entendre.

 

Ce quartier, bercé aujourd'hui par un ronronnement incessant, il le connaît depuis 1982. « À notre arrivée, il y avait moins de circulation, raconte-t-il. Et depuis 2005, il n'y avait même plus de trains de marchandises. » Pour retrouver le quartier qu'il a connu, il milite aux côtés des autres membres du collectif pour une limitation de la vitesse à 70km/h sur le périphérique et la construction d'écrans anti-bruit. « Je profite encore de mon jardin car ma maison sert d'écran, dit-il. Mais de l'autre côté, le bruit nous agresse. »

 

(1) Né en janvier, le collectif anti-bruit Nantes-Erdre regroupe les riverains du boulevard Alexandre-Flemming à Nantes, entre les portes de La Chapelle et de la Beaujoire, les riverains de la ligne Nantes-Châteaubriant et de la future interconnexion ligne 1 et 2 du tramway nantais.

 

Karine COUGOULAT.