Boulevard périphérique à Paris : la vitesse limitée à 70 km/h dès janvier

Les automobilistes parisiens vont devoir lever le pied à partir de janvier. Les ministères des Transports et de l’Intérieur ont en effet transmis au Conseil d’Etat un texte limitant la vitesse à 70km/h sur le périphérique faisant le tour de la capitale. Soit 10 km/h de moins qu’à l’heure actuelle.

Cette nouvelle mesure intervient quelques jours après un nouveau pic de pollution en Ile-de-France objet de vives polémiques, notamment entre les deux candidates à la mairie de Paris , Anne Hidalgo (PS) et Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP). Elle est surtout un motif de satisfaction pour l’actuel maire de Paris, Bertrand Delanoë, qui réclamait cette baisse de longue date pour dit-il, réduire la pollution, diminuer les nuisances sonores et améliorer la sécurité routière.

Dans la capitale, ce n’est pas l’Hôtel de Ville, mais l’Etat qui est responsable de la vitesse sur les grands axes. Or, celui-ci se faisait tirer l’oreille depuis près de deux ans. Cet été, le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, s’était pour la première fois, montré « favorable » à une baisse de vitesse. Le décret n’aura suivi que de quelques mois.

La mesure ne devrait pas, loin s’en faut, clore le sujet, car la limitation de vitesse est un véritable chiffon rouge pour les associations d’automobilistes, comme 40 Millions d’automobilistes ou l’Automobile club association. Elles y voient une nouvelle manifestation de la « chasse anti-automobilistes » menée par la mairie de Paris. « C’est une bonne nouvelle pour les radars, mais c’est tout », a estimé Pierre Chasseray, porte-parole de 40 Millions d’automobilistes. Plus étonnant, la Ligue contre la violence routière minimise, elle aussi, l’impact de la mesure : « Il n’y aura pas de répercussion majeure sur l’accidentalité (...) avec la mise en place des radars, on est passé de 15 morts à 2 ou 3 tués par an », affirme sa porte-parole, Chantal Perrichon.

La Mairie de Paris, croît, elle, mordicus en ses bienfaits. «   Il y a 100.000 personnes qui vivent à côté du périphérique, pour eux la baisse de la vitesse c’est une réelle amélioration de leur qualité de vie », estimait au printemps dernier, Bertrand Delanoë, lors de l’anniversaire des quarante ans du périphérique (voir notre diaporama ). Une étude de l’Observatoire régional de santé d’Ile-de-France, montre que la proximité des axes à fort trafic routier était responsable de 16% des nouveaux cas d’asthme chez les enfants.

La ville a déjà engagé des mesures pour réduire la pollution sonore comme la couverture partielle du périphérique mais l’addition est salée, de l’ordre de plusieurs dizaines de millions d’euros pour chaque tronçon couvert (voir encadré). Couvrir l’intégralité des 35 kilomètres coûterait des milliards d’euros. C’est pourtant l’une des propositions de campagne de Nathalie Kosciusko-Morizet . Dans un premier temps, la candidate de droite suggère simplement une couverture partielle de quelques tronçons. Son adversaire Anne Hidalgo, propose de son côté une réduction de la vitesse, mais pas uniquement sur le périphérique : l’ensemble de Paris, excepté les grands axes, serait limité à 30km/h.